Enfant – Comprendre l’obésité

L’obésité chez l’enfant, c’est quoi ?

La corpulence d’un enfant est évaluée par le calcul de son indice de masse corporelle : IMC = Poids (en kg)/Taille2 (en m). Mais, cet IMC est à interpréter en fonction de l’âge et du sexe.

Pour savoir si votre enfant a des problèmes de poids, il faut donc utiliser une courbe de corpulence présente dans son carnet de santé qui tient compte de tous ces paramètres.

En effet, la croissance pondérale de l’enfant évolue en 3 phases :

  • PHASE 1 : De sa naissance jusqu’à 1 an, son poids augmente plus que sa taille ; son visage est rond et ses cuisses potelées.
  • PHASE 2 : A partir de 1 an et jusqu’à 6 ans, il va progressivement perdre ses rondeurs et s’affiner. Un enfant de 6 ans, de poids normal, semble d’ailleurs maigre.
  • PHASE 3 : Après ses 7-8 ans, sa courbe de poids remonte, on appelle cela le « rebond d’adiposité ». Cette période de « rebond » est importante à rechercher pour les pédiatres, car si elle survient précocement, avant l’âge de 6 ans, cela est évocateur d’un risque d’obésité.

Chez l’enfant, l’obésité ne se voit pas, à ses débuts. Il est important de surveiller régulièrement l’évolution de la courbe pondérale et de corpulence de l’enfant afin de la dépister au plus tôt. Pour cela, votre enfant doit être pesé et mesuré tous les mois pendant sa première année ; puis au moins 3 fois/an jusqu’à ses 2 ans, et ensuite au moins 2 fois/an.

Qui est concerné ?

Quelques chiffres…

En France, 1 enfant sur 6 souffre de surpoids ; l’obésité concerne 450 000 enfants de moins de 15 ans. Après une forte augmentation, ces chiffres sont relativement stables depuis une dizaine d’années.

En Auvergne, une étude effectuée en 2009 auprès d’élèves de CE2 a révélé que 14,7% des enfants étaient touchés par des problèmes de surpoids et/ou d’obésité.

C'est quoi le risque ?

Le retentissement du surpoids chez l’enfant

Le principal risque immédiat pour l’enfant est de subir le rejet et les moqueries de ses camarades d’école ce qui est à la fois blessant et dévalorisant, mais ce qui peut aussi favoriser l’installation d’un cercle vicieux avec repli sur soi, isolement, retrait des activités de groupe (activité physique notamment) et aggravation ou apparition d’un trouble du comportement alimentaire.

Les autres risques sont les mêmes que pour l’adulte et concernent les complications articulaires, métaboliques, cardiovasculaires, respiratoires,…

Pourquoi ?

Quelles sont les causes des problèmes de poids ?

Tout comme pour l’adulte, il n’y a pas une seule cause expliquant les problèmes de poids, mais c’est une association de plusieurs facteurs favorisants qui est à l’origine de l’obésité.

L’existence de problèmes de poids dans la famille est un facteur de prédisposition à l’obésité pour l’enfant : si l’un des deux parents est obèse, l’enfant aura 40% de risque de le devenir à son tour et 80% si ses deux parents sont obèses. Cela est lié à une plus grande facilité à constituer des réserves de graisses et à les maintenir en économisant les dépenses d’énergie. Par ailleurs, on hérite également de l’éducation alimentaire transmise par nos parents. Hérédité n’est pas synonyme de fatalité. Si l’on ne peut pas modifier ses gènes, on peut par contre agir sur son mode de vie et son alimentation.

L’équation de base reste toujours la même : les apports alimentaires sont supérieurs aux dépenses énergétiques.

Qu’est-ce qui participe à augmenter les apports alimentaires ?

  • Le comportement alimentaire : manger trop vite, ou manger devant un écran (télévision, ordinateur, tablette, smartphone,…)
  • Les grignotages fréquents pour d’autres raisons que la faim : manger parce qu’on s’ennuie, parce qu’on se sent seul, parce qu’on se sent triste, parce qu’on est en colère,… Il y a une multitude de raisons « émotionnelles » qui peuvent pousser un enfant (mais aussi un adulte) à manger. Lorsque ces prises alimentaires se font en cachette, c’est qu’elles s’accompagnent d’une grande culpabilité. Plutôt que d’interdire, il est préférable de dédramatiser et d’en parler avec l’enfant. L’aide extérieure d’un professionnel peut être bénéfique.
  • L’absence de perception et/ou de respect du rassasiement : manger au-delà de sa faim, même un petit peu, conduit progressivement à prendre du poids
  • Les habitudes familiales : les choix d’aliments, la façon de manger, de cuisiner, les quantités servies dans l’assiette sont autant d’habitudes transmises à l’enfant.